Carine Kraus (E02), DG Veolia Énergie France : De l’énergie à revendre !
Carine Kraus (E02), directrice générale de Veolia Énergie France, fait la couverture de Reflets #120. Cette jeune femme signe un parcours sans faute depuis sa sortie de Sciences Po Paris, l’ESSEC et l’ENA. Passée par le Trésor, l’APE, les ministères de l’Industrie et de l’Économie et le cabinet d’Antoine Frérot, elle figure en bonne place dans le palmarès 2017 de l’Institut Choiseul des 100 personnalités de moins de 40 ans appelées à jouer un rôle majeur dans le développement économique de la France au cours des prochaines années. Entretien.
ESSEC Alumni : À la fin de vos études, vous entamez votre carrière dans la haute fonction publique…
Carine Kraus : Je suis sortie à la direction générale du Trésor et mon premier poste a consisté à m’occuper de réglementation des marchés financiers, ce qui est une tâche qui paraît immense lorsque l’on sort tout juste de l’école. J’ai notamment transposé une directive sur les OPA ; c’était l’époque des OPA hostiles, où le groupe Danone avait failli se faire racheter par Pepsi et où le groupe Mittal avait lancé son OPA sur Arcelor. J’ai trouvé passionnant de réfléchir aux moyens de faire évoluer le droit financier pour tenter de contrer les OPA hostiles. J’ai ensuite changé de poste au bout de deux ans et rejoint l’Agence des participations de l’État, où je me suis occupée du suivi actionnarial de La Poste qui était alors détenue à 100 % par l’État, et dont le gouvernement souhaitait transformer le statut juridique pour la faire évoluer d’un statut d’établissement public à celui de société anonyme.
EA : Puis ce sont les cabinets ministériels…
C. Kraus : Oui, au sein du ministère de l’Industrie dirigé par Christian Estrosi, dont l’une des missions était de mener la réforme du statut de La Poste, et qui cherchait un fonctionnaire qui connaisse bien les tenants et les aboutissants du dossier. Je me suis ensuite occupée, au sein du cabinet de Christian Estrosi, de restructurations industrielles et d’entreprises en difficulté. Nous essayions à cette époque de sauver contre vents et marées autant d’entreprises que possible, et nous avons eu quelques succès, avec par exemple le sauvetage de l’entreprise Molex dans le Sud-Ouest ou de l’entreprise Heuliez en Poitou. Cette mission en matière de restructurations industrielles, en lien avec le CIRI, a été ce que j’ai préféré faire, parce qu’il y avait un vrai côté utile, un vrai pouvoir – même si nous n’arrivions pas à sauver toutes les entreprises –, un vrai rôle de la part de l’État pour convaincre les différentes parties prenantes de se mettre autour d’une table, convaincre les banques de prêter un peu plus que ce qu’elles souhaitaient faire initialement, ou encore recevoir les syndicats et voir ensemble comment gérer des dossiers de restructuration compliqués et toujours sensibles.
J’ai ensuite continué cette mission sur les restructurations industrielles en tant que directrice de cabinet adjointe d’Éric Besson, qui a succédé à Christian Estrosi au ministère de l’Industrie et de l’Énergie.
EA : Pourquoi avoir rejoint le privé, et donc Veolia, en 2012 ?
C. Kraus : Je suis restée en cabinet ministériel jusqu’au mois de mai 2012 car j’aimais profondément ce que je faisais, mais l’alternance droite-gauche a fait qu’il aurait été compliqué pour moi de retourner ensuite dans l’administration après trois années de cabinet. À 32 ans, je trouvais que c’était le bon moment pour aller dans le privé. Je recherchais un poste d’entrée, c’est-à-dire un poste de directeur de cabinet ou au sein de la direction de la stratégie d’une entreprise industrielle ou de services, et quand j’ai appris qu’Antoine Frérot, PDG de Veolia, cherchait un directeur de cabinet, j’ai postulé. Après l’avoir rencontré, j’ai été totalement convaincue de vouloir rejoindre Veolia et de travailler à ses côtés et n’ai pas eu la moindre hésitation à quitter l’administration.
EA : Vous passerez un peu plus de deux ans aux côtés d’Antoine Frérot, avant d’être nommée à la direction générale au sein de la branche énergie du groupe pour la France. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
[…]
Propos recueillis par Michel Zerr
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Illustration : © Christophe Meireis
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