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Nicola Són (E06) : Musicien sans frontières

Interviews

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27/11/2017

Dans Reflets #120, Nicola Són(E06) évoque son parcours de virtuose passant des présentations de consultant aux partitions de musicien, et des salles parisiennes aux scènes brésiliennes. C’est ce qui s’appelle avoir le rythme ! 

« Si j’ai cubé, c’est parce que je passais ma vie en répétition ! ». Dès ses études, Nicola Són se consacre en priorité à la musique. Et envisage rapidement d’en faire son métier. « J’ai fait mon premier stage chez le distributeur indépendant Wagram Music. Mais ça ne m’a pas donné envie de continuer dans le secteur. Je préfère exercer une activité mieux rémunérée qui me laisse du temps libre pour m’occuper de mes albums, plutôt que de ceux des autres. »

Dont acte : Nicola Són signe un apprentissage dans un cabinet de conseil et profite de l’alternance pour passer des séjours prolongés à São Paulo et à Rio, où il s’initie à la musique brésilienne. « Ils ont des accords enrichis là-bas, pas des accord simples, mineurs ou majeurs, comme dans le reggae. Ça relève du jazz, il y a une quatrième voire une cinquième note. Pour une oreille non éduquée comme la mienne, il fallait vraiment être sur place, observer, écouter, s’exercer. J’ai pris des cours et j’ai descendu l’Amazone en bateau pour aller à la rencontre de musiciens dans tout le pays. » Dès son deuxième voyage, il enregistre quelques titres en autodidacte, et au terme du troisième, il rentre en France avec dans ses bagages un premier disque, Parioca. Mais il met près de 4 ans à le sortir. « Il a fallu de longues démarches pour obtenir certains droits d’auteur… »

En attendant, Nicola Són débute une carrière chez Unilog Management. « Le métier de consultant est un bon compromis quand on est artiste. On ne pointe pas, on est seulement mobilisé pour des missions ponctuelles, on est jugé au résultat plutôt qu’aux horaires… Ça laisse la possibilité de faire d’autres choses. »

Et autant dire que Nicola Són a de quoi s’occuper en dehors du bureau : une fois Parioca dans les bacs, il doit en assurer la promotion et le défendre sur scène. Un travail à part entière – qu’il assure seul. « J’ai acheté des livres sur les festivals, je me suis inscrit à des newsletters, je me suis inspiré des parcours de jeunes groupes pour repérer des salles où me produire, ou du moins à solliciter… Je me suis fait un tableur Excel et j’ai appelé les gens un par un. » En somme, il se retrouve dans la peau d’un entrepreneur : « Tu prends ton bâton de pèlerin et tu vas à la recherche de plans, tu essaies de te faire payer, tu négocies les prix pour tenir ton budget… » Il apprend également à solliciter des subventions – une démarche proche de la recherche d’investisseurs : « On produit des dossiers, dont la majorité n’aboutiront pas. On cherche à mettre en valeur son projet, à intéresser – bref, à pitcher. »

Des efforts qui paient : Nicola Són passe sur FIP, part en tournée en France et en Suisse, et remporte un vrai succès au Brésil. « J’ai même été invité dans un talk show, équivalent local de l’émission de David Letterman aux États-Unis. C’était un peu showbiz, mais ça m’a fait connaître. »

Tant est si bien qu’il prend un congé sabbatique pour enregistrer son second opus, Nord Destin, à Rio. « J’y explore une nouvelle variété de rythmes issus du Nordeste du Brésil – ciranda, maracatu, frevo, xote, afro-samba – et je les associe à la langue française. » Le disque sort un an plus tard et reçoit là encore un accueil enthousiaste au Brésil, « notamment parmi les expatriés français et les Brésiliens francophiles ».

De quoi convaincre Nicola Són de s’installer définitivement au Brésil. Il demande à son employeur de le transférer dans la filiale locale et, une fois là-bas, s’associe avec un producteur reconnu et une tourneuse professionnelle pour lancer son troisième album, Sampathique. « À chaque sortie, je passe à un niveau supérieur – mon objectif à terme étant de pouvoir vivre à part entière de ma musique. Je n’en suis pas encore là, mais le fait est que mes revenus d’artiste ont augmenté par rapport à mes débuts. »

Si l’avenir financier reste incertain, les projets ne manquent pas. « Je veux faire le tour de l’Amérique latine en moto pour aller à la rencontre de producteurs en Argentine, au Chili, en Équateur ou encore en Colombie, et commencer une nouvelle trilogie autour des musiques latines non brésiliennes. Je vais solliciter des chaînes de télévision pour voir si on peut imaginer un documentaire ou une série autour de cette aventure. Mais surtout, je veux jouer. Jouer, jouer, jouer ! »

 

Pseudonyme

 

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E11)

 

Extrait de Reflets #120. Pour accéder à l’intégralité, cliquer ici.

 



Illustration : © Rogerio von Kruger

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