Olivier Néel (E80), VP France Silver Éco : « Tout le monde veut répondre aux besoins des seniors »
Dans Reflets #128, Olivier Néel (E80), vice-président de France Silver Éco, explique pourquoi il ne faut pas voir le vieillissement de la population comme un poids pour la société, mais comme un vivier important d’opportunités. On vous met son interview en accès libre… abonnez-vous pour lire le reste du numéro !
ESSEC Alumni : Comment la silver économie se structure-t-elle en France ?
Olivier Néel : La promulgation en 2015 de la loi ASV (Adaptation de la Société au Vieillissement), portée par Laurence Rossignol, a fixé un cadre et des perspectives dans le champ du vieillissement. Le texte oblige notamment à créer dans chaque département une conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie, qui met autour de la table l’ARS et tous les acteurs départementaux concernés par le médico-social. La loi ASV reconnaît également pour la première fois le statut d’aidant, c’est-à-dire les proches qui accompagnent les personnes en perte d’autonomie. Cette avancée a déclenché un mouvement que les DRH des entreprises ne peuvent plus ignorer et qu’elles doivent intégrer dans leurs pratiques.
EA : Les acteurs du privé se sont-ils emparés du sujet ?
O. Néel : Le think tank France Silver Éco s’est constitué en 2015 sous l’impulsion de Luc Broussy pour rassembler tous les acteurs concernés par le vieillissement. Ses membres comptent aussi bien des collectivités territoriales que des banques, des assureurs, des réseaux de services à domicile, des acteurs de la mobilité et du logement, des startups, ou encore de grands opérateurs comme La Poste ou Saint Gobain. Tous réfléchissent aux conséquences du vieillissement sur leurs offres et leur nécessaire adaptation pour répondre aux besoins des seniors. En octobre 2018, la Ministre Agnès Buzyn a officiellement confié à France Silver Éco la responsabilité d’animer la filière et d’être force de proposition pour une société véritablement pluri-générationnelle.
EA : Cette décision acte-t-elle un désengagement des pouvoirs publics ?
O. Néel : Non, la logique est plutôt à la collaboration entre la puissance publique et les acteurs concernés par le vieillissement. En témoigne la participation récente de France Silver Éco à la rédaction du rapport Libault, commandé par la Ministre, en vue de faire des propositions au gouvernement pour la prochaine loi dite « Grand-Âge », prévue à l’agenda d’ici fin 2019.
EA : Quels sont les principaux axes de développement de la silver économie ?
O. Néel : Premier enjeu selon moi : l’habitat associé à la prévention ; il faut engager un vaste plan visant à adapter de manière préventive les logements pour bien vieillir à domicile. Deuxième enjeu : l’attractivité du secteur et des emplois de services à domicile ou en établissement, dont les besoins d’aujourd’hui et de demain sont loin d’être pourvus. Troisième enjeu : la mobilité et la nécessité de penser une société plus inclusive, avec un accès aisé à tous les services pour les seniors. Dernier enjeu : l’amélioration de l’organisation de la prise en charge des seniors, avec la mise en place d’un parcours unifié – tant réclamé – pour les usagers, entre le système de santé et celui du médico-social, facteur d’efficacité et d’économies pour les finances publiques.
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
Paru dans le dossier « Silver économie : vers un âge d’or des seniors ?» de Reflets #128. Pour accéder à l’intégralité des contenus de Reflets ESSEC Magazine, cliquez ici.
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