Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Patrick Gavoty (E06), lauréat du Prix Pionnier ESSEC 2019 : « Mes engagements professionnel et associatif se nourrissent l’un l’autre »

Interviews

-

17/07/2019

Patrick Gavoty (E06) a reçu lors du Gala 2019 le Prix Pionnier ESSEC qui récompense chaque année un diplômé incarnant l’excellence, l’humanisme et les engagements sociétaux. Une distinction méritée pour ce trentenaire marié et père de 2 garçons en bas âge qui pilote plusieurs associations et une fondation et multiplie depuis plus de 20 ans les initiatives innovantes en faveur de l’enfant et du jeune adulte, en parallèle d’une carrière dans la finance. 

ESSEC Alumni : Vous vous êtes engagé dans des projets associatifs dès l’âge de 15 ans. Comment vous est venu ce besoin, si jeune ?

Patrick Gavoty : J’ai ressenti tôt l’envie de donner une incarnation concrète aux valeurs reçues dans le cadre de mon éducation et d’avoir un impact sur des causes qui me tiennent à cœur. Celle de l’enfant et du jeune adulte, qu’il soit malade, défavorisé ou isolé, me touche particulièrement ; c’est ainsi qu’ont commencé mes premiers engagements : athlétisme avec un jeune aveugle, soutien scolaire auprès d’un élève défavorisé…

EA : À l’ESSEC, comment s’est concrétisé votre désir d’aider les autres ?

P. Gavoty : J’ai trouvé à l’ESSEC un cadre propice : des valeurs d’engagement, d’entrepreneuriat et d’innovation, une administration et un corps enseignant à l’écoute, des camarades désireux de s’impliquer dans des projets porteurs de sens. Après avoir pris la présidence de Junior ESSEC Conseil et d’une association d’action sociale de proximité, j’ai créé ma propre association, le Défi Plaquettes, avec Emmanuelle Coppinger (E07), dans l’objectif de sensibiliser le milieu étudiant à la leucémie, 1er cancer des enfants, et au don de plaquettes. Des dons quotidiens sont nécessaires pour permettre aux enfants atteints de leucémie de continuer à combattre et espérer une guérison. Nous avons gagné à l’époque le prix Kraft Food France de la meilleure association citoyenne. 

EA : Après l’école, vous avez rejoint Goldman Sachs en fusions-acquisitions, tout en lançant une nouvelle association, Les Emplaqués… 

P. Gavoty : Je souhaitais poursuivre mon engagement dans la sensibilisation au don de plaquettes, cette fois au travers d’événements sportifs. Dix ans plus tard, les Emplaqués est la 1ère association dans ce domaine ; chaque année, nous sommes présents dans près de 700 événements sportifs en France, et organisons une dizaine de collectes de plaquettes et de sang avec notre partenaire l’Etablissement Français du Sang (EFS), permettant de transfuser l’équivalent de 1000 enfants par an. Nous menons en outre des actions en continu pour améliorer le quotidien des enfants hospitalisés atteints de leucémie : organisation de sorties dans des événements sportifs, financement de matériel de sport… Ces développements sont une réussite collective grâce à un réseau aujourd’hui très large de bénévoles actifs partout en France. 

EA : Parallèlement, vous vous êtes également rapproché de l’UNICEF… 

P. Gavoty : J’y ai été responsable du programme « Jeunes Ambassadeurs » à Paris, qui vise à sensibiliser les lycéens à la situation de l’enfant dans le monde et à les inciter à mener eux-mêmes des actions de sensibilisation auprès de leurs pairs. Après 4 ans, ce programme était actif dans 40 lycées parisiens et rassemblait près de 300 lycéens. Accompagner des jeunes dans un moment de leur vie où ils se construisent en tant qu’adultes responsables est une expérience passionnante.

EA : C’est aussi pour accompagner des jeunes que vous et votre épouse avez ensuite lancé Linked Up!, la 1ère plateforme gratuite et automatisée de mise en relation ponctuelle entre jeunes issus de milieux modestes et professionnels. Comment est né ce projet ? 

P. Gavoty : Durant mes études, j’ai suivi de près les initiatives de l’ESSEC dans le domaine de l’égalité des chances, en particulier le programme « Une Grande École : Pourquoi pas Moi ? ». Cela m’a donné envie, à mon tour, d’aider des jeunes de milieux modestes, qui peuvent avoir tendance à s’autolimiter dans leurs ambitions, et de leur donner les moyens de croire que tout est possible. J’ai commencé par m’engager avec l’association Article 1 (ex-Frateli), co-fondée par Boris Walbaum (E94), où j’ai accompagné une jeune de la prépa à la vie active. Elle se posait beaucoup de questions sur son orientation professionnelle, disposait d’un nombre limité de contacts et me demandait régulièrement de la mettre en relation avec des personnes de différents métiers ou entreprises. C’est en échangeant avec elle que m’est venue l’idée de Linked Up! : un outil simple et efficace pour compléter et renforcer les solutions d’accompagnement déjà existantes dans l’égalité des chances. 

EA : Votre dernier engagement est aussi le plus ambitieux : Maintenant. De quoi s’agit-il ? 

P. Gavoty : Les Emplaqués et Linked Up! sont soutenus financièrement par des entreprises partenaires – parmi lesquelles Roland Berger, LEK, Aon, Egencia, ou encore JobTeaser, co-fondée par Adrien Ledoux (E06). L’an dernier, un certain nombre d’entre elles m’ont dit vouloir impliquer leurs collaborateurs dans ces projets associatifs, pour donner plus de sens à leur quotidien et renforcer leur cohésion d’équipe. C’est ainsi qu’est née Maintenant, structure unique en France composée d’une fondation sous l’égide de la Fondation de France et d’une holding associative, toutes deux à but non lucratif. Maintenant rassemble nos propres associations (Les Emplaqués, Linked Up!...) et des associations tierces, avec pour mission d’accompagner l’engagement des collaborateurs de nos entreprises partenaires, et plus largement de mobiliser divers acteurs de la société (experts, mécènes, écoles/universités, partenaires institutionnels, bénévoles…) pour maximiser notre impact collectif sur la cause de l’enfant et du jeune adulte dans 3 domaines : la santé, l’éducation et le lien social local. 

EA : En parallèle de vos engagements associatifs, vous êtes co-responsable du bureau parisien du fonds d’investissement pan-européen Ergon. Comment faites-vous pour concilier toutes ces activités ?

P. Gavoty : Les deux sont parfaitement compatibles et se nourrissent l’une l’autre. Chez Ergon, nous apportons des moyens financiers et humains à des entreprises, souvent d’origines familiales, pour leur permettre d’accélérer leur croissance. Nous sommes très attentifs aux engagements Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) de ces entreprises partenaires que nous veillons à renforcer au cours de notre période d’investissement. Au quotidien, dans ma vie professionnelle, je m’efforce d’appliquer les mêmes valeurs et la même éthique que dans mes engagements associatifs. D’un point de vue plus pratique, ces engagements, qui ont débuté il y a plus de 20 ans, s’insèrent très naturellement dans ma vie familiale, en particulier les soirs, les week-ends et pendant les vacances. Je m’appuie par ailleurs sur des personnes de qualité, impliquées dans ces structures à mes côtés. 

EA : Vous avez reçu le Prix Pionnier ESSEC 2019. Que vous inspire cette récompense ?

P. Gavoty : J’en suis extrêmement honoré et fier. L’ESSEC m’a profondément marqué et je suis heureux que l’école mette ainsi en avant les valeurs d’humanisme et d’engagement sociétal largement portées par notre communauté. 

EA : Comment les ESSEC peuvent-ils soutenir vos actions ?

P. Gavoty : Maintenant et nos associations sont en permanence en recherche de nouvelles énergies, expertises et bien entendu de moyens financiers. Les ESSEC qui souhaitent contribuer, d’une manière ou d’une autre, à développer des projets collectifs et innovants en faveur de l’enfant et du jeune adulte sont les bienvenus et peuvent m’écrire directement à p.gavoty@fondationmaintenant.com.


Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni

Vous avez aimé cet article ? Pour que nous puissions continuer à vous proposer des contenus de qualité sur les ESSEC et leurs actualités, adhérez à ESSEC Alumni !

1 J'aime
3717 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire

Articles suggérés

Interviews

Caroline Renoux (EXEC M10) : « À terme, on ne pourra plus faire carrière sans maîtriser la RSE »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

10 décembre

Interviews

Blandine Cain (M04) : « Mon livre répond à 80 % des problématiques des entrepreneurs »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

07 décembre

Interviews

Reflets #154 | Guillaume Heim (E21) & Emma Rappaport (E19) : « La France se positionne comme grande puissance de la deeptech »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

25 novembre