Le nom de l’auteur – Paula Marchioni – est un pseudo. Mais il s’agit bien d’une ESSEC 83 qui fut une guerrière de l’industrie publicitaire. Elle en a vécu les monts, les merveilles, glissant sur un fil de plus en plus mince, tendu quelques fois au-dessus de marécages. 

Ce roman partage avec un talent entraînant une expérience qui n’est pas rare dans les secteurs ouverts aux vents de la globalisation. Qu’ils soient de face ou de travers, chez le client ou dans l’agence, femmes, hommes et marchandises sont ballotés. Au point évidemment que certains passent par-dessus bord, au nom de la productivité et de la course aux profits. 

Bobette, l’héroïne narratrice, décrit la violence du monde du travail, que le glamour du secteur n’arrive pas à maquiller, et les méandres décisifs d’une vie professionnelle. Elle les donne à voir depuis les angles inédits que lui procure une galerie de personnages impeccables, particulièrement Super Power, la cliente, à l’ego intensément toxique. Chacun y reconnaîra les siens.

Ça va loin, aux confins d’une absurde logique, en toute simplicité et en toute sincérité. C’est même à cela que l’on reconnait le réel. Écrit avant le confinement, on y trouve bien des questionnements : la quête de sens, les conflits de l’empathie (molle ?) et de la raison (folle ?), la peur de l’après, et la litanie psalmodiée du plus jamais ça, l’enfumage des beaux discours de l’entreprise sur la bienveillance et la QVT…

 À la fin du confinement, il y a la possibilité de l’humain, nous dit Bobette.

 Ce livre inaugure la collection « Behind the Scene » chez Eyrolles, qui aborde par le roman et la fiction réaliste les problématiques de l’entreprise et de la vie professionnelle.

N’en fais pas une affaire personnelle
Paula Marchioni¹ (E83)
Édition Eyrolles
264 pages
16 €

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¹ Pseudonyme