Back to news
Next article
Previous article

Anne Yannic (E85), DG de la SETE : « Mon projet : transformer la Tour Eiffel »

Interviews

-

08.01.2018

Désolé, ce contenu n'est pas disponible en English

Anne Yannic (E85), directrice générale de la Société d’exploitation de la Tour Eiffel (SETE), fait la couverture de Reflets #123. Son ambition : installer durablement la vieille Dame de fer dans le XXIème siècle. Un projet ambitieux pour cette passionnée du Japon au parcours parfois insolite, certes entamé de manière classique chez Procter & Gamble, mais qui l’a ensuite menée du marketing au management via des entreprises aussi différentes que les Éditions Atlas, le Club Med et PARISCityVISION…

ESSEC Alumni : Quel souvenir conservez-vous de votre passage à l’ESSEC au début des années 1980 ?

Anne Yannic : Une période heureuse, joyeuse, facile, trois années de liberté absolue avec ce sentiment constant qu’il suffisait d’avoir une idée pour pouvoir la mettre en œuvre. Il n’y avait aucune contrainte et un état d’esprit qui encourageait et favorisait la créativité dans le respect des particularités de chaque individu, c’était très fort. C’est aussi le moment où j’ai rencontré mon mari Nicolas Bordas (E82), vice-président international de TBWA/Worldwide, et puis c’est l’époque où j’ai découvert l’international, ce qui m’a beaucoup guidée et inspirée par la suite. Je faisais partie de cette petite génération d’étudiants japonisants à l’ESSEC, ce qui m’a conduite à faire un stage de trois mois comme caissière dans un magasin du Printemps en plein centre de Tokyo. J’ai également fait le choix, plutôt que de partir aux États-Unis comme bon nombre de mes camarades de l’époque, de partir travailler quelques mois comme volontaire en kibboutz pour attacher des bananiers le long de la frontière avec le Jourdain. Ce fut une expérience instructive.

EA : Comment vous est venue cette idée d’effectuer un stage en Israël ?

A. Yannic : C’est probablement lié à mon éducation. Je suis née dans une famille très intello, qui avait des convictions très fortes sur l’ascenseur social, la mixité des cultures. Nous avons habité Argenteuil pendant des années, j’ai donc été au collège et au lycée de la ZUP de la ville, un endroit de mixité sociale et culturelle totale, jusqu’à ce que ma scolarité se complique lorsque je suis arrivée en classe de première. Mes parents ont alors sifflé la fin de la récréation et décidé de m’exfiltrer de ce lieu un peu compliqué pour m’inscrire dans un bon lycée. C’est une époque où j’étais trotskiste, très engagée à gauche dans des combats de jeunes lycéens, et alors que j’avais intégré l’ESSEC, l’idée du kibboutz était une expérience et un modèle de vie qui me faisaient rêver. Il s’agissait d’ailleurs plus d’un stage de vie que d’un stage en entreprise à proprement parler, mais que j’ai tout de même réussi à faire valider dans mon cursus, ce qui démontre, s’il le fallait, l’ouverture d’esprit qui présidait déjà au sein de la direction de l’école.

EA : En sortant de l’ESSEC, changement de période, et retour à un parcours des plus classiques puisque vous rejoignez Procter & Gamble…

A. Yannic : C’était à ce moment une assez belle référence dans le monde du marketing et c’était un peu pour nous comme un troisième cycle, puisque nous étions des promos entières à rentrer chez Procter. En fait, on retrouvait dans l’entreprise une espèce d’excroissance et d’émanation du monde étudiant, une période magnifique pendant laquelle j’ai appris tout ce que je n’avais pas eu le temps d’apprendre à l’ESSEC, qu’il s’agisse de méthode de travail, d’apprendre à nous structurer ou à établir des relations. Une belle période là aussi au cours de laquelle on se développe, on grandit, on absorbe tout ce qui se passe, même si on évolue dans un système qui ne laisse aucune place à l’individu, complètement normatif, et dans lequel il ne faut pas rester trop longtemps, même si j’y ai moi-même passé huit années, ce qui est tout à fait exceptionnel.

EA : En 1994, vous quittez donc un géant mondial pour une toute petite entreprise…

A. Yannic : Je suis partie avec une camarade, Fabienne Riom https://www.linkedin.com/in/fabienne-riom-b652b726/ (E81), pour aller donner un coup de main à Margaret Milan, ancienne de chez Procter qui avait créé quelques années auparavant Éveil & Jeux, une entreprise spécialisée dans la distribution de jeux éducatifs. Nous étions cinq femmes qui travaillions dans le garage de son pavillon de banlieue dans les Yvelines. Tout dépendait de nous, nous faisions tout de A à Z, ce qui donnait un vrai sens au business et à la réalité de l’entreprise. Cela a été pour moi une véritable respiration, une sorte de sas de décontamination de la multinationale. Je ne suis restée qu’un an, mais cela m’a permis de comprendre que je n’étais pas faite pour travailler au sein d’entreprises gigantesques, parce que je considère qu’il est difficile pour l’individu de s’y épanouir.

EA : Pourquoi avoir alors rejoint les Éditions Atlas ?

A. Yannic : […]

 

Propos recueillis par Michel Zerr, correspondant pour Reflets ESSEC Magazine

 

Paru dans Reflets #123. Pour accéder à l’intégralité des contenus de Reflets ESSEC Magazine, cliquer ici.

 



Illustration : © Christophe Meireis

J'aime
1175 vues Visits
Share it on

Comments0

Please log in to see or add a comment

Suggested Articles

Interviews

Reflets Mag #154 | Nathalie Joffre (E05) : l’art et la mémoire

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

November 12

Interviews

Sandrine Decauze Larbre (E09) : « Rien ne prépare à faire face à 30 élèves »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

November 12

Interviews

Mai Hua (E99) : « Mes docu-poèmes touchent à l'universel en explorant l'intime »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

November 12