On connaît tous le logo mythique de la 20th Century Fox. Mais que se cache-t-il derrière l'image ? Passage de l'autre côté de la caméra - et de l'Atlantique - avec Vincent Marçais (E89), qui a travaillé pendant 20 ans pour le studio de production, au gré des soubresauts du cinéma américain, secteur aussi mouvant que les plaques tectoniques de Los Angeles. Un portrait de Aurore Le Lorier Rougeot (E93).
À sa sortie de l’ESSEC, Vincent Marçais souhaitait faire du marketing et « aller voir ailleurs pour faire du tourisme en travaillant ». Sa carrière chez Fox, où il est rentré en 1991 après avoir fait sa coopération à Bruxelles chez Citroën, lui a permis de satisfaire ses deux souhaits. Embauché d’abord à Paris par CBS Fox, Vincent Marçais s’installe une première fois à Los Angeles en 1997 pour s’occuper du marketing catalogue de Fox, c’est-à-dire de l’exploitation du portefeuille de films de la compagnie. Il rencontre alors pour la première fois le patron du studio et réussit à le convaincre de ne pas donner les droits du format DVD à Pioneer. Le développement des ventes de DVD lui donne rapidement raison.
En 1999, il retourne en France et prend la responsabilité du marketing de Fox Pathé Europa, structure associant les compagnies Fox, Pathé et Europa pour la distribution vidéo. C’est l’époque du marketing simple et des gros budgets. La distribution de DVD est en pleine croissance et les événements se succèdent, par exemple la sortie de Titanic en DVD gérée par Vincent Marçais et son équipe : « Nous avions livré cinq palettes du DVD dans chaque hypermarché de France. 3,5 millions de DVD ont été vendus en une semaine, un record ! Et puis nous avons vu la folie Leonardo Di Caprio déferler partout ! »
En 2002, il quitte Paris pour Londres et prend la responsabilité du marketing Europe de 20th Century Fox. De cette époque, il garde le souvenir d’un moment unique au Royal Albert Hall, où il assiste en smoking à la première de James Bond en présence de la reine. Jusqu’en 2006, Vincent coordonne les responsables du marketing des sept filiales européennes de la compagnie et devient expert dans la gestion d’équipes multiculturelles.
À la suite de la fermeture du bureau régional de Londres, Vincent Marçais s’installe à nouveau à Los Angeles et devient responsable du marketing international puis, en 2012, directeur du brand & digital customer marketing pour la division « Home Entertainment ». 2012 est une année qui compte car c’est celle du pari réussi sur le lancement marketing du Digital HD, « la nouvelle manière d'avoir une collection de films à soi », explique-t-il. Outre les campagnes de lancement pour les sorties en video on demand, Digital HD, DVD et Blu-ray, Vincent Marçais est en charge des relations marketing avec les grands clients de la Fox comme iTunes d’Apple, GooglePlay, Amazon ou Walmart.
Ses 24 ans dans le marketing chez Fox, il ne les a pas vus passer. D’abord parce que la fonction marketing a changé radicalement : « Les bases sont les mêmes mais le digital a révolutionné le métier, avec notamment l’apparition des formats numériques et des réseaux sociaux ». Ensuite parce que le marketing est avec la fabrication « le cœur du réacteur de l’activité d’un studio ».
Los Angeles
Cette ville, il l’aime. « Los Angeles est un des rares endroits au monde où on peut à la fois travailler et être dans une ville de vacances », explique-t-il en souriant.
Au-delà de la qualité de vie et du climat idéal, il apprécie les contrastes de la ville, ce mélange d’artistes et de business, son côté à la fois provincial et hipster. « C’est une ville qu’il faut apprivoiser, qui se découvre progressivement et dans laquelle on peut vraiment choisir son format de vie. »
Depuis ses débuts, l’industrie du film attire à Los Angeles des compétences et des talents très variés. « L’entertainment est un secteur d’activité qui a toujours donné lieu à une grande variété de métiers, des acteurs aux techniciens en passant par le marketing et les RP », explique-t-il. Mais depuis quelque temps, Vincent Marçais constate un véritable renouveau de la ville avec le développement de la « Silicon Beach » qui attire les entreprises techs tirées par le secteur de l’entertainement.
L’ESSEC
Quand il repense à son parcours, Vincent Marçais trouve que l’ESSEC l’a bien préparé à la vie professionnelle. « J’ai toujours pensé que l’ESSEC est une école moins formatée que les autres, avec une population intéressante et des profils différents. » Il garde de bons souvenirs de ses études, notamment de la chaire Commerce et des moments passés au sein de l’association ESSEC Direct Services.
Il a su ensuite saisir les opportunités en étant mobile géographiquement, toujours volontaire pour prendre un nouveau job et en apprenant, dit-il, « le maximum de tous mes patrons ».
Article paru dans le n°113 de Reflets ESSEC Magazine. Pour s’abonner, cliquer ici.
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