Luc Callebat (E86) est Senior Vice President de CRH, groupe de matériaux de construction qui compte plus de 800 collaborateurs en Ukraine. Il raconte comment il vient en aide à ses équipes impactées par la guerre. 

ESSEC Alumni : Comment la guerre en Ukraine impacte-t-elle vos équipes ? 

Luc Callebat : Nous comptons plus de 800 collègues qui considèrent l’Ukraine comme « leur maison » et qui ont toujours vécu dans ce pays. La plupart sont localisés dans l’Ouest du pays, mais un certain nombre d’entre eux et de leurs familles se trouvaient à Kiev ou Odessa et ont dû – ou ont choisi – de se réfugier soit en des lieux moins exposés sur le territoire ukrainien, soit dans des pays voisins.  

EA : Quelles actions menez-vous pour ces collaborateurs ?  

L. Callebat : Ma priorité a été d’assurer au mieux possible la sécurité de mes collègues. Nous avons mis en place la logistique et les équipes nécessaire pour aider nos collaborateurs situés dans des zones proches du conflit, comme Kiev ou Odessa, à se relocaliser, eux-mêmes et leurs proches, en des lieux plus sûrs, à l’intérieur de l’Ukraine comme dans les pays limitrophes – où un mois après le début du conflit, déjà plus de 180 employées ou membres de leurs familles résident désormais. Ces personnes déplacées continuent de bénéficier de notre soutien sur divers plans : logement, scolarisation des enfants, accès à un accompagnement médical ou psychologique, support matériel… Nous nous sommes en effet engagés à rester aux côtés de nos collègues, qu’ils se trouvent encore en Ukraine ou qu’ils soient partis à l’étranger, et quelle que soit l’évolution de la situation. J’ai été ému par la très forte mobilisation de nos équipes en Pologne, Roumanie et Slovaquie, qui nous a permis de mettre en place ces actions au pied levé. 

EA : Menez-vous des actions plus larges pour les personnes impactées par la guerre en Ukraine ? 

L. Callebat : CRH a conclu un partenariat avec l’UNICEF pour soutenir le programme humanitaire d’aide en Ukraine, notamment via les donations de nos collaborateurs du monde entier. Des propositions d’aide concrète sont également venues de tous les pays : hébergement, offres d’emploi, dons de toutes sortes. J’ai été vraiment impressionné par l’élan de solidarité qui s’est manifesté à travers le monde. 

EA : Quels sont vos conseils à celles et ceux qui souhaitent aider les personnes impactées la guerre en Ukraine ? 

L. Callebat : La situation est particulièrement difficile en Pologne. Le pays abrite à ce jour près de 2,5 millions de réfugiés ukrainiens, soit plus que la population de sa capitale ! Les hommes de 18 à 60 ans ne pouvant pas quitter l’Ukraine, ceux qui passent la frontière sont des femmes avec leurs enfants, des femmes ou enfants isolés, ou encore des personnes âgées, qui pour beaucoup viennent de zones de combat, très souvent sans bagages. Le besoin d’hébergement est vital, alors que les capacités d’accueil locales arrivent déjà à saturation – malgré un élan de solidarité exceptionnel, avec d’innombrables familles qui ouvrent les portes de leur foyer. La priorité est de poursuivre cet effort. Dans les pays où les flux de réfugiés ne posent pas de problème logistique, la meilleure approche reste de diriger son aide financière vers les ONG déjà engagées en Ukraine ou dans les pays limitrophes, qui font un travail remarquable.

Pour contribuer au financement des actions du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, en faveur des personnes déplacées par la guerre en Ukraine, participez à la collecte co-organisée par l’ESSEC et ESSEC Alumni et faites un don.

Pour plus d’informations sur les actions auxquelles vous pouvez participer en faveur des personnes déplacées par la guerre en Ukraine, consultez la page dédiée du gouvernement. 

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